Orientation

J’aime lire depuis toujours, de tout et n’importe quoi. Jeune, je crois bien que j’ai passé plus de temps avec un livre dans les mains que sans. Quand j’ai découvert le film Mathilda, sorti en 1996, j’ai adoré. L’enfant toujours entourée de ses piles de livres, qui détonne un peu avec l’entourage, qui se sert de ses aptitudes hors du commun (magiques!) pour sortir des situations difficiles qui se dressent devant elle, et finit par trouver quelqu’un qui la comprend et soutient.

Mathilda est une petite fille brillante, c’est pointé à plusieurs reprises dans ce film inspiré d’un livre de Roald Dahl. La raison pour laquelle je pense aujourd’hui à ce film de mon enfance, c’est que je me suis retrouvée récemment, au fil de mes lectures, à lire à propos des personnes surdouées ainsi qu’à leur façon de s’intéresser à l’information ainsi qu’à la traiter. En fait, une partie de ceux-ci semblent survoler des sujets variés, et quand ils ont saisit la logique ou l’essentiel lié à celle-ci, ils passent au sujet suivant.

Ceci m’a amenée à chercher plus spécifiquement sur cette façon d’être captivé par tout mais ne s’arrêter sur rien, et il semblerait qu’il y ait un nom pour ça, les Scanners. Ça serait des personnes qui changent rapidement d’intérêt et d’objectif, même chose pour les emplois, et aiment collectionner des connaissances. Je ne m’identifie pas comme surdouée (je suis trop consciente de mes lacunes pour ça hehe), mais scanneuse, ça oui, sans aucun doute.

Je n’ai jamais su ce que je voulais faire plus tard, Je n’avais pas comme problème de manquer de choix, mais plutôt de vouloir tout connaître. C’est difficile voir des milliers de possibilités et se dire qu’on ne peut en retenir qu’une!

J’envie profondément certains de mes anciens camarades du secondaire qui savaient déjà à l’époque exactement où ils s’en allaient, et ont suivit la trajectoire qu’ils s’étaient tracés. Je n’ai pas encore terminé mon bac, et j’en connais qui ont fini leur doctorat.

J’ai voulu être psychologue, conseillère en orientation, scientifique, technicienne en microbiologie et bien d’autres choses. L’édition et les livres en général m’ont toujours attirés, mais c’est une voie incertaine et il y a toujours un parent pour poser des questions du genre: «Oui mais tu vas faire quoi avec ça? Y’a de l’emploi là-dedans?» Alors cette branche, je l’ai toujours plus vue comme un rêve qu’un but jusqu’à ce que je fasse le choix de m’inscrire en études littéraires.

J’ai fait quoi entre le secondaire et l’université? Pâtisserie, vente de vêtements et gestion d’entreprise, comptage de pilules en pharmacie, accueil et screening des entrées dans un hôtel, vente de bières de micro… Je travaille maintenant en librairie. J’ai fait un retour aux études en comptabilité/gestion, avant de bifurquer vers les sciences humaines et de poursuivre dans ma voie actuelle. J’aime ce domaine qui me permet d’acquérir des connaissance en vue d’analyser selon des perspectives multiples, sans compter la théorie sur la littérature elle-même.

Tout ça me rappelle qu’au secondaire j’ai réussi un exploit un peu bizarre. J’ai échoué mon test d’orientation. J’étais intéressée par trop de choses, trop de branches, j’avais des résultats équivalents dans presque toutes les catégories évaluées par le test (sauf conservatrice 😛 ). On m’a dit que ça ne se pouvait pas, je devais avoir répondu au hasard? On me disait aussi que je ne pouvait pas m’intéresser à certaines perspectives de carrières trop opposées, que c’était statistiquement improbable. Je pense que l’envie folle que j’ai eu un certain temps de m’orienter vers l’aide en recherche de carrière était motivée par le désir qu’au moins les personnes qui me rencontreraient ne se fasse pas dire de telles choses. Je découvre maintenant, suite à mes recherches menées ci-haut, qu’il semblerait qu’échouer ces tests soit normal pour les gens avec une personnalité de type scanner ou douées. J’aurais bien aimé qu’on me l’explique à l’époque plutôt que m’amener à me sentir bizarre, encore, et qu’on me reproche d’avoir botché.

Tout le monde doit s’intéresser à des choses nombreuses, personne n’est orienté que sur un seul sujet. Je me questionne à savoir où on pose la limite à savoir si c’est un type de personnalité particulier, ou alors si tout est normal. J’imagine que c’est dans la démesure qu’on peut le voir, mais c’est difficile se comparer… non?

Je ne suis pas la seule à me questionner parfois sur ce que je suis, si?

 

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